Bg maison des Blood Angels: Histoire

Comme je vous l'avais dit, je m'amuse à écrire une version non officielle du background BA, plus précis, plus détaillé, et reflétant mon interprétation de l'historique de ce chapitre (tout en restant aussi conforme au bg officiel que possible)
Voici donc le début. J'ai commencé par l'histoire du chapitre et de la planète Baal.
J'espère ne pas avoir laissé trop de fautes et de coquilles...

Histoire des Blood Angels

Les Blood Angels comptent parmi les chapitres Space Marines les plus anciens. Issus de la 9ème légion Astartes qui participa à la grande croisade, ils furent également parmi les plus respectés et les plus nobles des guerriers de l’Empereur. Leur Histoire, longue de plus de 10000 ans, est cependant empreinte de tragédies et d’une lutte incessante contre une malédiction qui mène le chapitre à sa perte. Cela n’a pas empêché les Fils de Sanguinius d’accomplir de nombreux faits d’armes. Ils se sont couverts de gloire dans de nombreuses campagnes. Mais cette réputation fut entachée par l’extrême violence avec laquelle les frères du chapitre se comportent parfois. Malgré cela, les Blood Angels restent l’un des chapitre les plus célèbre et les plus respecté, respect cependant mêlée de crainte.

Baal :
Avant l’Ere des luttes :
Baal est une planète relativement isolée de l’Ultima Segmentum. Elle fait partie du Sous-secteur d’Aredius, dans le cadran Ouest du Segmentum. Les mondes d’Aredius connaissent aujourd’hui le système de Baal comme le « Domaine des Anges » et le révèrent et le craignent en égale mesure. Mais ce ne fut pas toujours le cas.

Il y a bien longtemps, bien avant l’avènement de l’Imperium, Baal était au centre d’un conglomérat de systèmes autonomes. Sa population vivait prospère sur des mondes agréables. Ils érigèrent d’immenses cités, dont les monuments étaient des chefs-d’œuvre d’architecture. En règle générale, les Baalites étaient des esthètes et des artistes accomplis. Ils créèrent des choses magnifiques et embellirent leurs mondes.

A l’origine, ils étaient extrêmement respectueux de leur environnement. Malgré leurs sociétés technologiquement avancées, ils prenaient garde à préserver leurs mondes magnifiques. Ceux-ci présentaient alors des paysages enchanteurs. De hautes montagnes couronnées de neige étaient entourées par des vallées secrètes ou poussaient de grandes forêts. Les plaines produisaient suffisamment pour nourrir la population relativement nombreuse du système. Les cités, monumentales, étaient entourées par des champs immenses savamment exploités. Les montagnes étaient le domaine des morts, ou les grandes nécropoles des puissantes familles Baalites rivalisaient d’ostentation.

Les armées Baalites étaient au service de ces familles aristocratiques. Elles avaient conservées des technologies post-atomiques, et notamment les secrets du voyage intersidéral et du voyage Warp. Cela permettait à Baal d’occuper une place importante dans une confédération de systèmes prospère qui n’avait d’ennuis qu’avec des orks des systèmes voisins.

Baal même est une grande planète tellurique entourée de deux satellites d’une taille relativement proche de la Terre. La planète principale a toujours été recouverte de déserts rouges balayés par les vents. C’était un lieu sacré pour les Baalites, le domaine de leurs dieux. Ils y érigèrent temples et statues colossales aux abords des montagnes sacrées. La plupart des habitants du système n’y venaient qu’en pèlerinage. Vu la masse de la planète, c’était une véritable épreuve, car les corps y pesaient bien plus lourd que sur les deux lunes.

Ainsi, durant des siècles et des siècles, les Baalites vécurent en paix sur Baal Prime et Baal Secundus. Rien ne semblait pouvoir venir affecter leur mode de vie idyllique et harmonieux. Mais vint l’âge troublé de l’Ere des Luttes. Au début, les voyages Warp furent ralentis par des courants psychiques d’une force anormale. Les liens entre les différents systèmes de la Confédération furent affectés. A mesure que les voyages entre les systèmes devinrent de plus en plus durs, des rapports de force tendus apparurent entre les membres de la Confédération.

Baal était un des principaux exportateurs de matières premières. De plus, certains autres systèmes avaient toujours été jaloux de sa prospérité. Ainsi, lorsque les premières tempêtes Warp éclatèrent, la Confédération vola en éclats. Le Contact avec certains membres fut perdu. Un vent de panique souffla sur les populations des différents mondes. Les Baalites, eux, restaient relativement sereins. Mais les autres systèmes, paniqués et jaloux, finirent par se liguer contre Baal afin de se ruer sur ses richesses avant que le contact ne soit perdu. Ainsi, la guerre éclata.

Les grandes familles Baalites mobilisèrent leurs armées. Elles étaient les détentrices d’une ancienne tradition martiale et étaient composées de puissants guerriers d’élite, nobles et redoutables. Ainsi, quand l’armada de l’ancienne Confédération arriva pour piller Baal, elle fit face à une armée inférieure en nombre mais de bien meilleure qualité. Pendant des semaines, l’ennemi lança assaut sur assaut sur les cités de Baal. Les forces coalisées subirent tant de pertes qu’au bout de trente jours, leurs armées étaient incapables de prendre les deux planètes. Les armées de ces dernières, quant à elles, avaient soufferts mais tenaient bons. Pour leurs ennemis, ils durent se rendre à l’évidence, ils avaient échoués.

Sans les ressources de Baal, leurs mondes, pollués et surpeuplés depuis longtemps, ne pourraient survivre. De rage, ils commirent un acte atroce qui devait changer Baal pour toujours. Leur flotte, qui avait la domination de l’orbite, déclencha une véritable pluie de feu sur Baal Secundus et Baal Prime. Les vaisseaux de la coalition déversèrent sur les Baalites tout leur arsenal nucléaire et chimique. Les cités furent pulvérisées. La magnifique civilisation de Baal s’écroula dans les flammes et la mort. Des milliards de ses habitants moururent. L’environnement préservé et respecté par les baalites, fut dévasté. Les montagnes furent mis à bas par la puissance effroyable des ogives nucléaires anti-planètes, les océans s’évaporèrent ou furent irrémédiablement pollués. Les forêts brûlèrent, les champs et les plaines furent vitrifiés. La faune fut exterminée.

Amer, ce qui restait de la coalition, après avoir semé la mort et la dévastation dans un acte de vengeance aussi futile que vain, repartit et laissa derrière eux des mondes morts, des paradis transformés en enfers. Jamais plus personne n’entendit parler d’eux car à la limite du système de Baal, ils entrèrent dans le Warp pour n’en jamais ressortir. Leurs planètes d’origine sombrèrent dans l’anarchie et ne survécurent pas non plus à l’Ere des Luttes. Sur Baal Prime et Baal Secundus, toute présence humaine semblait avoir été éliminée. Sur Baal, seules les statues et temples colossaux rappelaient qu’autrefois, une brillante civilisation s’était épanouie ici. Les humains qui y étaient présents au moment de l’attaque ne survécurent pas dans les déserts et les montagnes stériles qui couvraient toute la planète.

Baal dans l’Ere des Luttes :
Mais l’humanité n’avait pas totalement disparu des lunes de Baal. Une partie de l’armée, réfugiée dans des forteresses souterraines ou éparpillée dans des régions peu peuplées, avait survécu. A d’autres endroits, une partie de la population s’était réfugiée dans les immenses complexes funéraires souterrains dans les montagnes. Lorsqu’ils émergèrent de leur refuge, ils furent horrifiés par ce qu’ils virent. L’Hiver nucléaire avait plongé les deux lunes de Baal dans une nuit permanente. Les températures avaient chuté. Des pluies acides et des tempêtes radioactives balayaient ce qui restait des paysages autrefois magnifiques. En certains endroits, les radiations étaient telles qu’elles pouvaient consumer un être humain en quelques instants. Les Baalites survivants venaient d’arriver en enfer.

Au début, les restes de l’armée, dirigés par les anciens nobles, tentèrent de rassembler la population en un tout cohérent. Mais c’était peine perdue dans un tel environnement, surtout que tout contact avait été perdu entre les deux lunes. Rapidement, le semblant de société que les baalites avaient tenté de reconstituer vola en éclat. Des groupes se créèrent qui chacun firent face à leur destinée.

Ces groupes régressèrent et se transformèrent en tribus. Ils perdirent la connaissance de la technologie. Les mythes et les légendes remplacèrent la pensée rationnelle. Ces groupes humains subsistaient en marge des grands déserts radioactifs, chassant les bêtes mutantes qui vivaient dans ces régions hostiles, reliquat de la faune autrefois riche et variée de Baal.

Baal Prime avait subi l’essentiel de l’attaque et l’humanité disparut quasiment totalement de sa surface. Les quelques tribus qui y persistaient s’accrochaient à la vie par tous les moyens mais ressemblaient plus à des bêtes qu’à des hommes. Sur Baal Secundus, la situation était à peine meilleure. Mais certaines régions furent moins touchées et restaient à peu près vivables malgré les prédateurs mutants, les tempêtes radioactives et les chutes de températures brutales. C’est là que certaines tribus, qui devaient devenir les Blood, s’installèrent et conservèrent un semblant de culture et de sentiment d’appartenance à l’humanité. Ils conservèrent quelques-unes des anciennes traditions baalites, notamment leurs goûts pour la perfection et l’esthétisme. Leurs objets primitifs étaient cependant richement décorés. C’étaient également des guerriers redoutables, héritiers des anciennes traditions martiales des familles nobles de Baal. Ceci garantit la survie de ces tribus, car rapidement, la survie étant quasiment impossible et les ressources extrêmement limitées, les différentes tribus entrèrent en guerre les unes contre les autres. Les membres de certaines d’entre elles mutèrent affreusement jusqu’à devenir des parodies d’êtres humains, devenant une race de charognards hideux rodant dans la nuit. Les Blood n’eurent de cesse de se battre contre ces abominations.

Dans les premiers siècles après l’apocalypse, la survie fut un véritable enfer. L’Hiver nucléaire dura des dizaines d’années et fit énormément chuter la température. Deux tiers des survivants de l’attaque moururent de froid, de faim, de cancers, ou d’attaques dans les premières années. Même pour les tribus les plus chanceuses, mutation, cancer et famine devinrent le lot quotidien. Les Baalites devinrent des parodies d’êtres humains. Seules quelques tribus, notamment les Blood, conservèrent les traits de l’humanité. Après la dissipation de l’hiver nucléaire, la situation s’améliora dans une certaine mesure. Il redevint possible de cultiver quelques plantes dans les régions les moins touchées de Baal Secundus. Le soleil vint enfin réchauffer la peau des survivants.

Cependant, les tempêtes radioactives, les mutations dues aux radiations et les orages chimiques ne disparurent jamais. Les armes employées contre Baal étaient effroyables et jamais leurs stigmates ne disparaîtraient. A la fin de l’hiver nucléaire, une génération était passée. Déjà, les anciennes connaissances et traditions avaient laissé la place aux systèmes tribaux et aux mythes. Chaque tribu luttait pour sa survie. Les siècles passèrent. Les tribus les plus faibles disparurent, d’autres mutèrent et donnèrent naissance à des espèces d’abominations sans noms. Les plus fortes et les plus nombreuses purent maintenir un semblant de cohésion et parvinrent à se rappeler qu’elles étaient humaines.

Les blood étaient les plus puissants. Ils parvinrent à s’imposer dans les régions plus clémentes de Baal Secundus, près des grands déserts radioactifs ou on pouvait encore voir des traces des anciennes cités et monuments. Guerriers fiers et farouches, nobles dans leur conduite, ils étaient les plus proches de ce qu’avaient été les baalites autrefois. Les siècles passèrent, et les derniers souvenirs de la civilisation entrèrent dans la légende. Des périodes relativement faciles étaient entrecoupées de périodes de malheurs ou les tempêtes redoublaient et ou les hordes de mutants sortaient des déserts pour semer la mort et la destruction.

Les siècles devinrent millénaires et rien ne semblait devoir changer sur Baal, à tel point que ses habitants oublièrent quasiment d’où ils venaient. Parmi les nombreuses mutations qui affectaient les baalites, l’une d’elle était très singulière. Elle donnait à certaines personnes des dons particuliers, notamment de prescience et des visions. Ces êtres étaient craints par leurs semblables et beaucoup les tuaient sans autre forme de jugement. Ca n’était pas le cas chez les Blood ou de telles personnes étaient respectées et servaient de conseillers aux chefs. Ces « chamans » devinrent des puissants dans la société Blood. La plus célèbre d’entre eux était une vielle femme du nom d’Acma. C’est elle qui reçut une vision prophétique d’un ange descendant du ciel pour sauver les baalites et leur apporter une vie meilleure. Cette prophétie se répandit comme une trainée de poudre dans les tribus baalites et au-delà. Elle devint une partie intégrante de leurs mythes alors que les siècles passaient, bien après la mort d’Acma. C’est lorsque les Blood avaient relégués cette prophétie au rang de mythe lointain que l’inimaginable se produit.

Sanguinius :
La venue de l’Ange :
Une nuit, une trainée de feu put être vue dans le ciel. Elle sema le doute et la peur chez les Baalites. Peu se rappelaient l’ancienne prophétie, et ceux qui la connaissaient ne croyaient pas qu’elle fut plus qu’un simple mythe. Pourtant, quelques jours plus tard, un groupe de chasseurs appartenant à une tribu Blood, sur Baal Secundus, s’aventura dans un des grands déserts au nord de leur terre. Au pied d’une haute falaise, ils firent une découverte qui allait changer leur monde à jamais et redonner l’espoir aux baalites.

Il s’agissait d’une espèce d’énorme monstre de métal, tels que ceux évoqués dans les plus anciennes légendes. Elle était très endommagée, étant manifestement tombée du ciel. Les chasseurs, menés par un certain Clorus, s’approchèrent craintifs. Le chef de la bande brava l’angoisse qui lui étreignait le cœur et s’avança. Le métal brûlant fumait encore. Les chasseurs pouvaient voir une grande trainée de débris à partir de l’endroit ou la chose avait touché le sol. Les Baalites avaient l’habitude de récupérer des éléments métalliques issus d’anciennes technologies pour leurs propres besoins. La plupart des reliques des temps anciens étaient en piteux état. Un tel amas de métal représentait un véritable trésor. Mais ce que Clorus découvrit à l’intérieur était bien plus que cela.

Se hissant sur l’objet, le chef des chasseurs entreprit d’explorer la chose. Il remarqua une petite trappe, guère plus grande qu’une petite fenêtre d’une habitation de leur camp. Il n’y avait pas de poignée, alors Clorus prit son épieu et tenta de forcer sur l’embrasure. Mais rien n’y fit, la chose demeurait fermée. Alors qu’il se décourageait et que ses compagnons s’impatientaient, il s’apprêta à redescendre pour commencer à récupérer tout ce qui pouvait l’être. C’est alors que dans un chuintement, la trappe s’ouvrit. Une vapeur très dense s’en échappa instantanément. Clorus, effrayé, s’approcha lentement et tenta d’inspecter l’intérieur. C’est là qu’au milieu de la vapeur, il vit un nourrisson.

Celui-ci s’éveilla et se mit à pleurer. Les chasseurs furent alors ébahis en entendant un tel son dans un tel endroit. Clorus s’approcha lentement. L’enfant le vit alors et le regarda, s’arrêtant aussitôt de pleurer. Son regard n’était pas du tout celui d’un nouveau-né. On pouvait y lire une intelligence et une profondeur d’âme dérangeante, effrayante, inimaginable, surtout chez un être de cet âge, en même temps qu’une pureté sans failles. Prenant son courage à deux mains, fasciné, Clorus tendit les bras pour prendre l’enfant. Celui-ci se laissa faire, n’émettant pas le moindre son, continuant de fixer le chasseur de son intense regard. Il redescendit de la chose qui avait transporté cet être miraculeux et le montra à sa bande de chasseurs médusée par sa découverte.

Soudain, l’un d’eux se mit à pousser des cris en montrant du doigt le dos du bébé que tenait leur chef. On pouvait y voir deux protubérance, telles des tumeurs ou des mutations aux endroits ou auraient dû se trouver les omoplates. Les chasseurs Blood prirent leur lance et voulurent mettre fin à sa vie. Mais Clorus ne l’entendait pas ainsi, il voulut défendre cet être étrange contre ses propres compagnons, ses frères. Depuis ce jour, Sanguinius, fils de l’Empereur de l’humanité, ressentit une affection indéfectible pour son sauveur.

Les chasseurs allaient en venir aux mains quand Raenos, l’aîné du groupe, arrêta leurs bras. Il se souvenait de l’antique prophétie et réalisa que l’enfant mutant pouvait être l’ange de la prophétie. Et en effet, mis à part ces protubérances, qui d’ailleurs s’apparentaient à de petites ailes, l’enfant était parfait, d’une beauté que les Blood affectés par les radiations et la malnutrition n’avaient jamais pu voir. Le groupe décida alors de ramener le nourrisson dans leur village et de s’en remettre à la décision du chef et de la vieille Alma qui, dit-on, descendait de la légendaire sorcière prophétesse Acma.

La jeunesse de Sanguinius :
Lorsque les chasseurs revinrent dans leur village, les habitants remarquèrent peu à peu qu’ils n’étaient pas seuls. L’enfant éveillait la curiosité de tous. Rien n’avait changé sur Baal depuis des millénaires. L’arrivée de cet être si différent et exceptionnel était un miracle. Au début, cependant, beaucoup prirent peur et voulurent mettre fin à ses jours. Lorsque Clorus amena le nouveau-né au chef du village, tous purent voir les protubérances dans son dos. Beaucoup demandèrent sa mise à mort. Mais Acma, la Sorcière, apparut. Elle regarda l’enfant. Elle vit son âme immaculée, sa pureté. De toute évidence, il semblait que cet enfant était bien l’ange de la prophétie. Certains ne la crurent pas. Ils prétendaient que l’ange devait être un sauveur, non une bouche inutile à nourrir. Finalement, le chef des Blood décida que l’enfant aurait la vie sauve. Clorus serait chargé de le garder, de l’élever et de le surveiller.

Dès les premiers temps, l’enfant montra des particularités hors du commun. Il grandit à une vitesse fulgurante. Au bout de trois semaines, il pouvait déjà marcher seul, et avait l’apparence d’un enfant de quatre ans. Plus encore, son intelligence était impressionnante pour un être qui quelques semaines auparavant n’était qu’un nouveau-né. Il parlait déjà presque un langage courant et comprenait les sentiments et les attitudes des adultes qui l’entouraient. Enfin, les protubérances de son dos grandirent également et prirent la forme de deux petites ailes aux plumes d’un blanc immaculé. La femme de Clorus était sa nourrice. Au début, elle était effrayée par ce petit être étrange, mais rapidement, des liens particuliers se tissèrent entre eux.

Un jour, l’enfant miraculeux échappa à l’attention de sa nourrice. Il explora le territoire qui s’étendait autour du village des Blood. La tribu s’était réfugiée dans une région vallonnée et difficile d’accès, afin d’échapper aux hordes de mutants qui pullulaient aux alentours des déserts à cette période de l’année. Lorsque Clorus et sa femme s’aperçurent de son absence, ils rassemblèrent tous les guerriers qu’ils purent pour partir à sa recherche. Après de longues heures, ils poussèrent les recherches jusqu’à un étroit défilé situé bien plus en hauteur que le village. Ils trouvèrent l’enfant couvert de sang et de venin, trônant sur la carcasse d’un énorme scorpion de feu, une créature mutante dont le venin pouvait foudroyer un homme instantanément. Le petit être présentait plusieurs piqures qui ne semblaient pas l’affecter le moins du monde. Les guerriers qui le retrouvèrent baptisèrent le petit héros Sanguinius. A partir de ce moment, tous acceptèrent le petit ange. Un grand festin fut donné en son honneur où l’on mangea la viande du scorpion.

Un an passa. Sanguinius grandit très rapidement jusqu’à atteindre la taille d’un adolescent. Ses ailes devinrent grandes et majestueuses. Elles finirent par être capables de le porter dans les airs. Les Blood étaient émerveillés par cet être. En plus de son intelligence hors du commun, de sa force et de son habileté phénoménale, c’était l’être le plus beau que les baalites aient jamais vu, même avant l’Evènement, comme ils appellent l’apocalypse qui détruisit leur antique civilisation. Il pouvait se mouvoir sans protections, mêmes dans les zones les plus dangereuses, alors que les Blood devaient tout le temps porter d’épaisses combinaisons de protection dès qu’ils s’aventuraient en dehors de quelques rares zones à peu près sûres. Ils décidèrent d’en faire un guerrier. Ils lui apprirent tout ce qu’il savait. Ils l’initièrent dans les anciennes techniques de combat des guerriers Blood, qui étaient elles-mêmes issus des anciennes traditions Baalites. Mais bien vite, l’élève dépassa ses maîtres, et plus personne ne put le vaincre au combat. Mais Sanguinius était bien plus qu’un simple humain aux capacités extraordinaires. Il semblait dès le début posséder le même don que les sorcières blood et avait des prémonitions et des visions. En fait, les Blood ne se doutaient pas qu’il recelait en lui des pouvoirs divins.

Ils s’en rendirent compte un terrible jour où ils tombèrent dans une embuscade tendue par d’abominables mutants. La tribu déplaçait le village vers le campement d’Hiver, alors que les températures chutaient brutalement et que les orages radioactifs redoublaient dans les basses terres. Il était rare de rencontrer des mutants à cette saison. Mais cette année là, la faim avait poussé les abominations à s’aventurer sur les terres des tribus blood. Ils s’étaient rassemblés en horde immense. Ils repérèrent les Blood, les guerriers mêlés aux femmes et aux enfants, alors qu’ils faisaient lentement mouvement vers leur retraite d’Hiver. Les mutants leur tendirent un piège alors que la colonne traversait un défilé qui menait vers les montagnes. Dans un creux, on pouvait voir les vestiges d’un énorme et ancien édifice. Dans un hurlement terrifiant, les monstruosités qui autrefois avaient été humaines se jetèrent sur les Blood. Ceux-ci furent totalement pris par surprise. En effet, les chefs de la horde de mutants arboraient les peaux fraichement découpées des éclaireurs et guetteurs de la tribu.

Il semblait que les mutants allaient l’emporter en massacrant les guerriers dès les premières minutes en bénéficiant de l’effet de surprise. Mais ils avaient fait une grave erreur. Ils n’avaient absolument pas pensé à se méfier de ce qui pouvait venir du ciel. Bien au-dessus de sa tribu, Sanguinius volait sous les rayons du soleil. De son point de vue, il pouvait voir son peuple d’adoption loin en contrebas. Il vit les hordes de mutants sortir de leur cachette et se ruer sur eux. Il fut pris de dégoût à leur vue. Ces êtres hideux ne devaient pas mériter de vivre. Il fut pris d’une rage sans nom lorsqu’il vit les premiers blood se faire tuer. Il ressentit alors en lui une terrible puissance ressurgir du tréfonds de son âme. Il saisit sa lance et, ivre de fureur, se rua sur ses ennemis.

Ces derniers eurent à peine le temps de comprendre ce qu’il leur arrivait. Un ange terrible descendit du ciel. Il était plus rapide que le vent, et plus fort que n’importe quelle créature connue. Même les Blood furent terrifiés par ce qu’ils virent. Sanguinius était à la fois magnifique et terrible à voir à ce moment. Une auréole de lumière illuminait sa tête et son visage. Ses grandes ailes déployées renforçaient encore sa carrure et son allure. C’était un dieu vengeur, une incarnation de la mort. Il massacra les mutants jusqu’au dernier. Leurs corps démembrés tombait au sol, terrassés par une puissance contre laquelle ils ne pouvaient rien. Sanguinius était couvert de leur sang. Après en avoir finis avec eux, il poussa un long cri de victoire. Ensuite seulement, sa colère retomba.

Les Blood stupéfaits tombèrent alors à genoux devant lui. Leur chef avait été tué, et c’est tout naturellement qu’ils choisirent Sanguinius pour lui succéder. L’ange avait pris son peuple en affection. C’était un visionnaire. Il désirait mener les baalites vers un âge de paix, où ils pourraient enfin vivre mieux. Lorsqu’il vint à commander sa tribu, il désira mener ses objectifs à bien. En quelques années, il rassembla les tribus Blood. Il leur apporta l’espoir et la force. Ensemble, ils exterminèrent une grande partie des mutants de Baal Secundus. Ils nettoyèrent les terres des différentes tribus afin qu’elles puissent vivre enfin dans une paix et une sécurité relative. Seuls les déserts les plus lointains ou les plus dangereux furent laissés intacts. Pour la première fois depuis des millénaires, le niveau de vie des baalites s’améliora. Sanguinius était révéré par tous ceux qui se réclamaient appartenir à l’humanité. Lui-même était un chef sage et bon, qui portait une grande affection à ses sujets. Il était adoré de tous. Au combat, sa colère et ses capacités phénoménales terrifiaient ses ennemis avant qu’il ne les terrasse. Alors que Sanguinius était connu et aimé de toutes les tribus humaines de Baal Secundus et soit devenu la terreur des mutants, il décida de réunir les différentes tribus afin de décider de la suite. Les tribus avaient enfin le choix de décider de leur avenir. Mais c’est alors qu’un autre évènement extraordinaire survint.

La suite: la venue de l'Empereur sur Baal et les Blood dans la Grande Croisade.
Je me suis un peu moins étendu sur ce passage puisque l'évolution de la série de romans HH risque de venir le contredire...

La venue de l’Empereur :
Le rassemblement auquel Sanguinius avait convié les tribus Blood fut nommé le conclave de sang. Un ensemble de tentes et de huttes furent établis dans une grande plaine, à l’écart des zones radioactives. Jamais les baalites n’avaient pu voir un tel nombre de constructions rassemblées au même endroit depuis l’Evènement. Les Blood étaient venus écouter leur messie depuis les quatre coins de Baal Secundus. Une grande esplanade avait été aménagée ou ils pourraient se rassembler. L’Ange avait prévu de commencer le conclave par un grand discours. On raconte qu’à ce moment, on pouvait voir la foule jusqu’à perte de vue. Tous étaient venus l’écouter, tous avaient hâte d’entendre les saintes paroles de Sanguinius. Beaucoup l’adoraient tel un véritable messie, l’ange venu pour tous les sauver.

Sanguinius parla aux baalites avec passion, leur exposant ses projets. Il voulait rendre à son peuple sa dignité et son honneur. Pour cela, une société complexe serait organisée sur Baal, regroupant les diverses tribus. Chacun pourrait enfin vivre en paix et en sécurité. L’Ange parla avec une telle passion et une telle détermination, d’une voix si charismatique que les baalites se mirent à l’acclamer, à l’ovationner. Ils remarquèrent à peine, au beau milieu de la foule, un être étrange qui s’était glissé parmi eux. Il était bien plus grand que le plus grand des hommes présents. Une aura de majesté et de lumière semblait émaner de sa silhouette encapuchonnée. Calme au milieu de la foule en transe, il souriait, fier et ému.

Après une longue journée de négociations et de palabres, d’échanges divers, Sanguinius s’était retiré sous sa grande tente pour réfléchir à ce qui allait suivre. C’est alors qu’un de ses gardes entra et lui dit qu’un homme étrange, de très grande taille, se tenait dehors et demandait à le voir. Sanguinius, étonné décida d’aller à sa rencontre et sortit de sa tente. L’homme qui se tenait devant lui était un étranger. Ses traits étaient cachés par une ample capuche. Il la rabattit lentement, laissant alors apparaître le visage le plus noble et le plus charismatique qu’il ait été donné de voir. Les gardes de Sanguinius reculèrent, impressionnés par la présence extraordinaire de l’étranger, ainsi que par le nimbe de lumière qui ceignait sa tête.

Mais Sanguinius lui, ne fit pas le moindre geste. Son regard s’anima d’une lueur particulière, reflet de l’émotion et de l’espoir intense que l’Ange ressentait à ce moment. Car il avait tout de suite reconnu l’étranger. En fait, il avait vu ce moment en songe depuis bien longtemps. Il savait que l’homme qui se tenait devant lui était exceptionnel, bien au-delà de ce qu’il était lui-même. Il ressentit humilité et harmonie en sa présence. Cet être étrange n’était autre que son père, l’Empereur, maître de l’humanité.

Aussitôt, Sanguinius mis un genou en terre et inclina la tête. L’Empereur, bien qu’il n’en montra rien, fut très surpris. Lorsqu’il avait retrouvé d’autres de ses fils, il avait bien souvent du les combattre ou les convaincre pendant des jours avant qu’ils n’admettent qui il était et ne lui prêtent allégeance. Sanguinius, lui, avait tout de suite compris ce qu’il lui demandait.

Les blood furent surpris de voir leur seigneur s’agenouiller ainsi devant un étranger. Pendant toute la nuit, ils restèrent autour de la tente de leur chef angélique afin d’essayer d’entendre ce que les deux hommes avaient à se dire. L’Empereur et Sanguinius parlèrent longuement. Le maître de l’humanité révéla à l’Ange exactement qui il était et pourquoi il était là. Il lui raconta son grand dessein, la Grande Croisade, le rassemblement de l’Humanité au sein d’un grand empire qui la mènerait vers une gloire et une paix éternelle, à l’abri des menaces qui pesaient sur elle. Cette idée séduit immédiatement Sanguinius, car elle était très proche de ce qu’il avait imaginé pour Baal, mais à une échelle bien plus étendue. Et cet Empereur, son père, semblait avoir les moyens de le réaliser.

Dans l’esprit de l’Empereur, Sanguinius devait rester parmi l’un de ses fils qu’il estimait le plus, car c’était l’un de ceux qui comprenaient le mieux ses desseins. En effet, l’Empereur avait d’autres fils, les primarques, qui étaient pour Sanguinius ce qui se rapprochait le plus de frères. Le maitre de l’humanité avait crée à partir de chacun d’entre eux une légion de guerriers génétiquement modifiés. Il avait placé à leur tête les primarques qu’il avait déjà retrouvés. Il révéla à Sanguinius que la IXème légion portait son patrimoine génétique et n’attendait que son commandement pour prendre part à la Grande Croisade. Honoré, Sanguinius accepta sans hésiter et prêta allégeance à l’Empereur. A partir de ce moment, tout changea sur Baal.

Dès le lendemain, d’énormes vaisseaux descendirent sur le sol de Baal Secundus. Certains amenèrent de nombreux fonctionnaires et soldats impériaux. D’autres, nombreux également, appartenaient à l’Adeptus Mechanicus. Les technoprêtres de Mars commencèrent sans tarder à explorer les deux lunes et la planète principale. Ils étudièrent les ruines de l’ancienne civilisation baalite. Sur ordre de l’Empereur, ils commencèrent également à tenter de rendre les trois planètes plus habitables en utilisant des procédés de terraformation qui pourraient en partie dissiper la radioactivité et améliorer les conditions climatiques. Pour Baal Prime, c’était peine perdue, la planète resterait éternellement un monde mort. Mais certaines régions de Baal Secundus pourraient servir de base à une réhabilitation de la planète. Dans les années qui suivirent, une colonie impériale y fut fondée, Le Port des Anges, ou les fonctionnaires impériaux seraient basés pour veiller au rattachement de Baal à l’Imperium. Au début, les baalites admiraient tout cela avec une fascination béate et une certaine crainte face à de telles prouesses technologiques. Jamais les baalites ne sortiraient de leur système tribal et continueraient à appeler ces monstres métalliques des « chars volants ». Néanmoins, à partir de ce jour, leurs conditions de vie s’améliorèrent de manière significative, tout en restant relativement rude et dangereuse.

D’autres vaisseaux, différents des autres, se posèrent sur Baal dans les jours qui suivirent l’arrivée de l’Empereur. Ils débarquèrent des géants en armures rouges, des êtres fascinants. Plus étrange encore pour les baalites, certains partageaient des traits communs avec l’Ange Sanguinius. De fait, ils étaient ses fils, crée avec son patrimoine génétique. Les space marines de la IXème légion rencontrèrent leur père. Ils furent fascinés par le primarque. D’une beauté et d’une pureté immaculée, ses grandes ailes rappelaient à beaucoup d’entre eux, natifs de Terra, les anges des paléo-cultures terriennes, des êtres symbolisant la pureté et la noblesse, messagers de la lumière. Sentant la fierté et l’espoir inonder leurs cœurs, ils lui prêtèrent allégeance sans hésiter. A partir de ce moment, les guerriers de la IXème légion Astartes vouèrent une admiration et une loyauté sans borne à leur primarque, qui lui-même ne manquait jamais de leur rappeler que c’était l’Empereur qui primait.

Dans les semaines qui suivirent, Sanguinius réorganisa sa légion et prit les principales décisions qui allaient déterminer sa nature et son organisation. Un lourd problème se posait. Sanguinius ne désirait pas laisser les baalites derrière lui. Il avait entendu dire que ses frères avaient intégrés les habitants de leur monde d’adoption à leurs légions, et il voulait en faire de même. Mais les baalites ne pouvaient pas devenir des space marines. Affectés comme ils l’étaient par les radiations, la plupart étaient maladifs, cancéreux et affligés de malformations. Ils ne supporteraient jamais les traitements chirurgicaux et l’entraînement nécessaires à la création d’un guerrier de l’Adeptus Astartes digne de ce nom.

Au début, l’Empereur refusa purement et simplement d’intégrer les baalites dans la légion. Mais Sanguinius fut si persuasif qu’il finit par convaincre son père d’essayer de trouver une solution. Il fallut quelques mois au maître de l’humanité pour la mettre au point. Il prit comme base les anciens incubateurs qui lui avaient servis à créer les primarques. A partir de cette technologie, il put créer un nouveau type de caissons. C’est ainsi que le principe de l’Insanguination naquit. Les caissons que l’Empereur créa et donna à la IXème légion avaient la forme de grands sarcophages dorés. Grâce à eux, les nouvelles recrues baalites, après avoir reçu du sang de leur primarque, seraient insérés dans ces sarcophages pendant un an. Au cours de cette année, leurs corps meurtris seraient purifiés et assainis en même temps qu’ils recevraient les implants crées avec le génome de leur primarque et qui feraient d’eux de véritables space marines. Purifiés de leurs tares dues à leurs rudes existences, les nouveaux space marines seraient aptes à suivre leur dur entrainement et à devenir aussi puissants sinon meilleurs que leurs frères des autres légions. Car en effet, l’expérience de l’Insanguination leur apprirent que quelque soit l’obstacle, il était surmontable, quelle que soit la tâche à accomplir, elle était faisable. De là vient en grande partie, avec l’enseignement de leur primarque, la quête de perfection des membres de la IXème légion.

Le processus fonctionna admirablement bien. Les baalites purent être ainsi intégrés dans la légion. Plus que toute autre chose, voir certains de leurs congénères être transformés en immenses guerriers aux visages diaphanes, beaux et majestueux, leur apporta l’espoir, avec l’Empereur, tout était possible. Afin de célébrer cet évènement, Sanguinius convoqua les Blood à un second conclave du Sang. Là furent célébrées les retrouvailles entre le primarque et ses fils. Les nouvelles recrues baalites purent être intégrées à la légion. En l’honneur du peuple de Baal et de Sanguinius, la légion fut rebaptisée « les Blood Angels », les anges de sang. Alors Sanguinius et ses guerriers embarquèrent sur leurs vaisseaux pour rejoindre la neuvième flotte expéditionnaire et prendre part à la Grande Croisade aux côtés de leurs frères.

Les Blood Angels et la Grande Croisade :
Dès le début, les Blood Angels prirent part à des opérations particulièrement importantes. L’Empereur aimait Sanguinius et il combattait fréquemment auprès de la IXème légion. Le primarque ailé rencontra alors ses frères. Tous admirèrent l’Ange de Baal et l’aimèrent. Ils appréciaient sa noblesse et sa pureté. Il se lia d’amitié avec certains d’entre eux, notamment Rogal Dorn et Vulkan. Mais aucune de ces amitiés ne fut plus intense que celle que Sanguinius noua avec Horus, primarque des Luna Wolves. Horus était certainement le primarque le plus charismatique de tous, même comparé à Sanguinius. Il était le fils préféré et le lieutenant de l’Empereur qui se battait souvent à ses côtés.

La IXème et la XVIème légion combattirent de nombreuses fois ensemble. A une occasion, l’Empereur, Horus et Sanguinius se retrouvèrent cernés alors qu’ils menaient un assaut contre une race de xenos humanoïde dans le cadran Sud Est de la galaxie. Ils combattirent dos à dos, faisant preuve de leur incroyable puissance. Ils tinrent durant des heures avant que les compagnies d’assaut des deux légions ne viennent les dégager. Horus et Sanguinius combattirent ensemble sur de nombreux autres mondes, et leurs liens se raffermirent de plus en plus. Sanguinius appréciait le charisme et la force de persuasion d’Horus qui lui appréciait la noblesse d’âme de son frère. Rien ne semblait pouvoir jamais affecter l’indestructible amitié qui les liait. L’avenir allait donner tort à cette idée.

Alors que la Grande Croisade conquérait de plus en plus de mondes différents, les légions combattirent de moins en moins ensemble. Chacune menait sa propre expédition. Les Blood Angels s’illustrèrent par un nombre impressionnant de victoire. De plus, il ne s’agissait pas d’une folle course à la conquête comme celle de Leman Russ, ou d’une longue série de victoires froides et savamment exécutés comme celle des Dark Angels. Chaque campagne menée par la IXème légion était planifiée de manière extrêmement précise afin que chaque monde, qu’il ait été soumis de force ou ait juré volontairement allégeance à l’Empereur, soient intégrés à l’Imperium de la manière la plus douce et la plus optimale possible. Ainsi, les campagnes menées par les Blood Angels étaient extrêmement efficaces. L’administration impériale n’avait que peu d’efforts à fournir en aval, après la conquête. Ainsi, les Blood Angels acquirent une réputation de noblesse et de bravoure à travers tout l’Imperium naissant. Sur de nombreux monde, les anges de l’Empereur, en armures rouges relevés d’or et d’argent, entrèrent dans la légende. 10000 ans plus tard, certains mondes initialement conquis par la IXème légion se rappellent encore d’eux dans leurs traditions et leurs légendes.

L’autre aspect de la légion apparaissait lorsqu’elle combattait des civilisations xenos ou d’autres ennemis particulièrement hostiles. Dans ce genre de situations, la fureur que Sanguinius avait déjà éprouvée lorsqu’il avait massacré les mutants qui tentaient de s’en prendre à sa tribu dans sa jeunesse refaisait surface. Il devenait alors un porteur de mort, un ange destructeur que rien ne pouvait arrêter. Dans ces campagnes aussi glorieuses que sanglantes, il menait bien souvent ses guerriers au combat en personne, porté par ses grandes ailes blanches. Le rôle des primarques était avant tout de commander. Ils planifiaient et dirigeaient les opérations plus qu’ils ne se battaient réellement. Ils étaient trop précieux pour risquer leurs vies. Mais certains demeurèrent toujours plus audacieux et plus téméraires que leurs frères, soit qu’ils affectionnaient de combattre, soit qu’ils se refusaient à rester en arrière. C’était le cas de Leman Russ, d’Angron, parfois d’Horus ou de Jagathai Khan, et souvent de Sanguinius. Ses grandes ailes et son aura de lumière, ainsi que sa fureur légendaire, terrifiaient ses ennemis. Il remporta ainsi personnellement de nombreuses victoires. Son nom fut glorifié et il entra dans la légende. Ce fut l’un des primarques les plus respectés et les plus admirés. Les Blood Angels étaient parmi les légions les plus nobles et les plus réputées. Leur chute n’en fut que plus grande.

Pour l’heure, la Grande Croisade battait son plein. Les Blood Angels participèrent à la grande victoire d’Ullanor. A la surprise de tous, l’Empereur se retira de la Croisade et nomma Horus Maître de guerre pour le remplacer. Sanguinius fut le premier à féliciter son frère, et de manière parfaitement sincère. Certains autres primarques ne purent en effet s’empêcher de ressentir une certaine pointe de jalousie. Les primarques se considéraient tous comme des frères et se respectaient les uns les autres. En revanche, les caractères de certains d’entre eux étaient si opposés qu’ils devinrent naturellement des rivaux. Parfois, cette rivalité se mua en inimité. Tous les primarques avaient au moins un de leurs frères avec lequel il ne s’entendait pas. Sanguinius ne faisait pas exception à la règle. Il ne s’entendit jamais avec Leman Russ ou le Lion, sans que leurs relations ne soient réellement mauvaises. En revanche, il développa une inimité profonde avec Angron, primarque des World Eaters. Pour ce dernier, Sanguinius n’était qu’un être pathétique et efféminé, passant trop de temps à se préoccuper d’art que de guerre. Pour le primarque des Blood Angels, et l’ensemble de la légion, Angron n’était qu’un boucher stupide ne comprenant rien au grand dessein de l’Empereur, à peine digne de le servir. Les deux légions, qui pourtant partageaient des aspects communs, comme une préférence pour des tactiques d’assauts et le combat au corps-à-corps, ne se supportaient pas officiellement, officieusement, elles se détestaient profondément.

A partir d’Ullanor, les Blood Angels se retrouvèrent à nouveau à mener leur propre expédition. Mais quelques temps plus tard, quelque chose avait changé. Sanguinius avait de plus en plus de visions concernant des évènements dramatiques qu’il n’arrivait à définir. Dans certaines d’entre elles, Horus apparaissait clairement. Il commençait à craindre pour la vie du maître de guerre. Il rendit visite à son vieil ami à plusieurs reprises, mais Horus ne semblait pas avoir changé, si ce n’est sous le poids de ses nouvelles responsabilités. La Grande Croisade reprit de plus belle. Sanguinius remporta de nouvelles victoires. Mais il demeurait troublé, ses visions s’intensifiant. Les derniers contacts amicaux entre la IXème et la XVIème légion eurent lieu alors qu’un petit groupe de Blood Angels avaient été exterminés par des extra-terrestre particulièrement dangereux, et ce par la faute d’un commandant Emperor’s children. Les Luna Wolves, rebaptisés Sons of Horus depuis Ullanor, vinrent en aide aux guerriers des deux légions. Sanguinius vint en personne remercier son frère. Ce fut la dernière fois qu’ils se virent en amis.

Quelques temps plus tard, les Blood Angels menaient une campagne contre un empire ork dans la bordure septentrionale de la galaxie. Sanguinius, alors qu’il se reposait dans ses quartiers sur l’Angel’s fury, le vaisseau amiral de la IXème flotte, reçut une nouvelle qui le bouleversa. Horus avait été blessé gravement sur une lune du monde de Davin. Il était entre la vie et la mort. Cela semblait impensable, inconcevable même. Fidèle à son vieil ami, il interrompit la campagne en cours et voulut rendre visite au maître de guerre. Mais sur le trajet, il reçut une vision qui le remplit d’effroi. Il vit Horus prêter allégeance à des puissances terrifiantes résidant dans le warp. Comme tous les primarques, Sanguinius ignorait la présence d’entités infernales dans le warp, mais grâce à ses dons de prescience et de vision, il avait sentis que l’immaterium était un lieu dangereux ou se tapissaient des abominations sans nom. Il comprit alors qu’Horus, au seuil de la mort, avait commis l’impensable et avait trahis l’Empereur. Le cœur lourd, il fit demi-tour. A son retour, il s’isola pendant plusieurs jours. Il apprit alors à ses guerriers ce qu’il pressentait.

Quelques temps plus tard, alors que l’Ange ne savait quelle décision prendre, il fut horrifié quand il reçut la visite d’un membre des Sons of Horus portant un message de son primarque. Horus lui proposait de le rejoindre dans un acte de trahison inimaginable, prétendant que l’Empereur les avait abandonnés et qu’il ne méritait plus de les commander. Le primarque des Blood Angels ne put croire que c’était son vieil ami, son frère de toujours qui lui proposait une telle horreur. Il savait de plus qu’en réalité, Horus n’était guidé que par son orgueil, et s’était voué à des puissances ténébreuses. Il répondit aux Sons of Horus qu’il ne leur laissait la vie seulement pour qu’ils portent sa réponse à Horus : si il s’entêtait dans son projet fou, les Blood Angels leur barreraient la route et les écraseraient sans pitié. On raconte que lorsque le maître de guerre reçut cette réponse, il bouillonna de rage, trainant le nom du primarque des Blood Angels dans la boue, mais qu’en réalité, il fut profondément attristé de voir que Sanguinius refusait de le suivre.

Les Blood Angels étaient alors très loin du cœur de l’Imperium et avaient été isolés par rapport aux autres légions. Les ordres étaient venus directement d’Horus, et cela finit de briser l’amour que Sanguinius vouait à son frère, qui l’avait trompé et trahis, pire foulé au pied l’idéal de leur père auquel il tenait tant. Faisant confiance à son intuition, il ordonna que la IXème flotte abandonne la campagne en cours et retourne immédiatement au cœur de l’Imperium : Terra. C’est pourquoi au moment fatidique, contrairement à certains de ses frères qui ne virent pas la tempête venir, Sanguinius se retrouva aux côtés de l’Empereur.